1.1. Fondements de la GAR
La GAR est un contexte introduit dans le monde des affaires dans les années 60. Il a fallu attendre les années 80 pour que ce mode de gestion, jusque-là limité au monde des affaires, fasse son entrée dans la sphère des politiques publiques. Dans le cadre d’un important processus de réforme de l’État engagé au cours des années 90, le Canada a été le premier pays à mettre en oeuvre ce modèle participatif d’autonomisation, qui a ensuite été
adopté par les grandes organisations internationales telles que la Banque mondiale, l’ONU et l’Organisation de
Coopération et de Développement Économiques (OCDE)1.
Au cours des deux dernières décennies, les politiques d’aide au développement et la coopération internationale ont été réorientées selon une double injonction : celle de l’efficacité, en premier lieu, qui passe par une réforme des États et de la gestion des politiques publiques et celle de la lutte contre la pauvreté, en second lieu, qui
vise l’amélioration effective des conditions de vie des populations dans une perspective de développement
soutenable et durable. À la confluence de ces deux exigences d’efficacité et de lutte contre la pauvreté, la Gestion Axée sur les Résultats (GAR) s’est, dès lors, progressivement imposée comme un dispositif central dans l’élaboration et la mise en oeuvre des politiques publiques et des programmes d’aide au développement.
Considérée comme une approche globale de la gestion des programmes et projets, la GAR vise principalement
à définir des résultats mesurables ainsi que les méthodologies et les outils à utiliser pour obtenir et évaluer ces résultats. C’est dans cet esprit que la Déclaration de Paris (2005) retient que : « axer la gestion sur les résultats signifie gérer et mettre en oeuvre l’aide en se concentrant sur les résultats souhaités et en utilisant les données disponibles en vue d’améliorer le processus de décision ».
L’Afrique n’est pas en marge de cette évolution qu’elle s’efforce de faire sienne et de renouveler. De plus en plus d’institutions et d’organisations adoptent cette stratégie de gestion par laquelle toutes les parties prenantes, à tous les niveaux du processus de décision et de mise en oeuvre, s’assurent par des contributions directes ou indirectes
à un plan d’actions défini au moyen d’objectifs à atteindre, que les biens et les services produits répondent effectivement aux ambitions et que les résultats à terme correspondent aux besoins. Le concept de la GAR a été adopté par la Commission de l’UEMOA avec le Règlement financier des Organes de l’UEMOA en mars 2008. L’application de ce concept a été renforcé par la mise en oeuvre du Plan stratégique 2011-2020 de la Commission et l’adoption du Règlement financier des Organes de mars 2018. Cette évolution du processus, qui se traduit par le passage d’un budget de moyens à un budget de résultats, a rendu nécessaire la mise en place d’un cadre cohérent de planification stratégique, de gestion des risques, de suivi du progrès et d’évaluation des résultats.
1 COMESA (2015), l’Afrique pour les résultats.