Soumis par innoprox le Apr 30

1.2.2 Faible compétitivité des économies de l’UEMOA

Bien que la compétitivité soit l’un des objectifs finaux mis en avant dans le Traité de l’UEMOA (art. 1), les économies de l’Union demeurent peu compétitives. Depuis 1960, la balance commerciale s’est sensiblement dégradée avec un déficit commercial en dollars courants de 511 000 USD en 1960, de 600 millions USD en 1994 et de 19 milliards USD en 20222. Néanmoins, tous les États membres ne présentent pas le même profil déficitaire, avec une surreprésentation de quelques États dans le déficit global de l’Union.


La faible compétitivité apparaît notamment à travers la structure des échanges de l’Union avec le reste du monde. Les exportations sont principalement composées de matières premières, minières ou agricoles, peu transformées et contenant une faible valeur ajoutée. L’évolution de la valeur des exportations est principalement imputable aux cours des matières premières, aux volumes d’extractions minières et aux conditions climatiques et non à une hausse des biens manufacturés à haute valeur ajoutée. La part des biens manufacturés dans les exportations a baissé dans l’Union, passant de 13% en 2001 à 11% en 20223.


Ainsi, structurellement, les économies de l’UEMOA restent bloquées dans un modèle peu créateur de valeur ajoutée.


Les chaînes de valeur des principales productions de l’Union sont courtes, et peu créatrices de valeur ajoutée. Si les niveaux de production agricole sont parfois soutenus (cacao, anacarde, millets, hévéa, coton, céréales, bétail…), les 1ères et 2èmes transformations sont peu développées ou absentes, et l’écosystème de soutien aux filières est très faible. La formation professionnelle, les interprofessions, la recherche et développement, etc. sont peu efficientes et insuffisamment connectées à l’économie réelle. Les infrastructures de réseaux (électrique, internet et transports) ne sont pas suffisamment développées et malgré la présence de près de 10 000 km de corridors, la fluidité et la facilité des échanges de marchandises sont faibles.
 

2 Banque Mondiale, BCEAO et OMC

3 BCEAO et Banque Mondiale