3.1.1 Le secteur agro-industriel
Le secteur agricole tient une place prépondérante dans les économies de l’UEMOA : l’agriculture représente 21% du PIB et 53% des emplois de l’Union (Rapport annuel FAO, 2023). Pourtant, la sécurité et la souveraineté alimentaires sont menacées à court terme, en dépit d’importations alimentaires exponentielles. La progression des besoins alimentaires est encore très largement dominée par la question céréalière, secondée par les racines et tubercules qui émergent comme compléments ou alternatives alimentaires très crédibles. L’évolution rapide de la demande et les risques qui pèsent sur le niveau de production exigent des réponses rapides et adaptées, notamment dans la transformation du modèle agricole familial actuellement dominant, qui ne permettra pas de relever les défis qui s’annoncent. Un nouveau modèle agricole s’impose donc pour l’UEMOA, permettant de passer d’une agriculture peu efficiente, basée sur un accroissement des surfaces exploitées, à un modèle à haut niveau de rendement, connecté aux marchés et à l’industrie. L’agriculture est par ailleurs confrontée à un dilemme : celui de produire plus pour satisfaire des besoins alimentaires croissants tout en produisant mieux afin de ménager le capital naturel.
Les gains de productivité comme réponse aux besoins des consommateurs et des producteurs devront associer l’impératif de préserver les ressources naturelles. Le changement climatique impacte gravement tous les aspects de la sécurité alimentaire et de la nutrition : par une réduction des quantité et qualité des produits alimentaires, une augmentation des prix des aliments, une instabilité des approvisionnements, et des ventes anticipées des actifs pour faire face aux chocs.
Ensemble, l’essor démographique, l’urbanisation, la diversification des régimes alimentaires et l’augmentation des revenus offrent une formidable opportunité pour asseoir le développement agricole sur des marchés et des débouchés intérieurs en croissance rapide, de plus en plus diversifiés et moins volatiles. L’exploitation implique de s’appuyer sur les dynamiques agro-alimentaires en cours, celles des industries agro-alimentaires dans les chaînes de valeur alimentaires qui se développent, celles des tissus d’entreprises petites et grandes, qui investissent la connexion entre l’offre et la demande de produits alimentaires. La réponse aux problématiques de secteur réside donc dans l’émergence d’écosystèmes plutôt qu’un appui ciblé sur certains maillons.
Pour assurer la souveraineté alimentaire et développer des chaînes de valeur agro-industrielles compétitives, l’UEMOA bâtira 5 écosystèmes :
- Céréales
- Horticulture
- Oléagineux
- Protéines animales
- Produits agro-forestiers