Soumis par reza le Oct 10

INTRODUCTION

Créée le 10 janvier 1994 à Dakar, l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a pour objectif essentiel l’édification, en Afrique de l’Ouest, d’un espace économique harmonisé et intégré, au sein duquel est assurée une totale liberté de circulation des personnes, des capitaux, des biens, des services et des facteurs de production ainsi que la jouissance effective du droit d’établissement pour les professions libérales et de résidence pour les citoyens sur l’ensemble du territoire communautaire. Elle assure cet objectif à travers notamment l'harmonisation des législations nationales des États membres, l'unification de leurs marchés intérieurs et la mise en œuvre de politiques sectorielles communes dans les secteurs essentiels de leurs économies. 

Pour assurer l’atteinte de ce but, l’Union s’est fixé les cinq (5) objectifs conformément à l’article 4 du Traité de l’Union : 

  • renforcer la compétitivité des activités économiques et financières des États membres dans le cadre d’un marché ouvert et concurrentiel, et d’un environnement juridique rationalisé et harmonisé ;
  • assurer la convergence des performances et des politiques économiques des États membres par l’institution d’une procédure de surveillance multilatérale ;
  • créer entre les États membres un marché commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des services, des capitaux et le droit d’établissement des personnes exerçant une activité indépendante ou salariée, ainsi que sur un tarif extérieur commun et une politique commerciale commune ;
  • instituer une coordination des politiques sectorielles nationales, par la mise en œuvre d’actions communes et éventuellement de politiques communes, notamment dans les domaines suivants : ressources humaines, aménagement du territoire, transports et télécommunications, environnement, agriculture, énergie, industrie et mines ;
  • harmoniser, dans la mesure nécessaire au bon fonctionnement du marché commun, les législations des États membres et particulièrement le régime de la fiscalité.

Quant à la Commission de l’UEMOA, elle a pour mission d’impulser et de coordonner l’intégration des économies des États membres en vue de créer un environnement favorable à la création de richesses pour un mieux‐être des populations de l’Union.

L’atteinte des objectifs de l’Union et la mise en œuvre efficace et efficiente de la mission de la Commission requièrent, de la part de ses dirigeants, la formulation et la mise en œuvre de réformes de gouvernance notamment axées sur la culture de résultats, de redevabilité et de transparence à l’égard des parties prenantes, notamment des détenteurs de droits (États, populations, partenaires techniques et financiers, etc.). 

Ce défi majeur de bonne gouvernance et l’émergence de contraintes de plus en plus accrues pour la mobilisation de ressources nécessaires au sein de la Commission (propres et extérieures) requièrent une plus grande attention à la culture de l’évaluation. En effet, l’évaluation est l’une des fonctions clés qui aide à améliorer les performances globales de l’intervention en termes de résultats de développement pour les bénéficiaires et à la prise de décisions stratégiques nécessaires à cet effet.

Pour assurer le développement de la culture d’évaluation et l’amélioration de la pratique évaluative, la mise en place et l’opérationnalisation de cadres et instruments fonctionnels de référence s’avèrent indispensables. Le présent manuel d’évaluation s’inscrit dans ce contexte et répond bien à ce besoin essentiel d’amélioration de la gouvernance et du pilotage au sein de la Commission.

En adoptant le présent manuel, la Commission entend se doter d’un instrument de référence pour l’encadrement, l’harmonisation et la facilitation des processus de gestion des évaluations en son sein, en termes notamment de planification, de mise en œuvre et de rétroaction.

Le manuel est ainsi structuré en quatre chapitres. Le premier est un chapitre introductif qui décrit les cadres internes de mise en œuvre des évaluations au sein de la Commission et les référentiels normatifs de conduite des évaluations, en rapport avec certains standards internationaux. Le deuxième chapitre décrit les processus et mécanismes de planification et de programmation des évaluations. Quant au troisième chapitre, il présente les étapes du processus de mise en œuvre des évaluations et le mécanisme pour chacune des étapes. Le quatrième chapitre décrit le processus et les mécanismes de rétroaction des évaluations, qui est une phase importante pour la valorisation des résultats de l’évaluation et la capitalisation des enseignements et leçons tirés de l’intervention. 

Enfin, ce manuel n’aborde pas les champs relatifs à la gouvernance des évaluations au sein de la Commission. Le manuel d’évaluation sera, en effet, soutenu par une politique d’évaluation, qui définira les grandes orientations et stratégies globales en ce qui concerne la fonction d’évaluation et le développement de la pratique évaluative en général (gouvernance, pilotage stratégique, stratégies de gestion, stratégies de financement, etc.).