2.1. Cadre de référence sous-tendant la mise en place d’un schéma organisationnel type d’institutionnalisation du genre
L’égalité entre les hommes et les femmes est un droit fondamental tel qu’affirmé dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme. La garantie du respect de ce droit fondamental a induit l’élaboration de nombreux instruments internationaux et régionaux, notamment le Programme d’Action de Beijing, la Convention sur l’Élimination de toutes les formes de Discrimination à l’Égard des Femmes (CEDEF) et la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatifs aux droits de la femme (Protocole de Maputo), auxquels l’ensemble des États membres de l’UEMOA ont adhéré.
De plus, le principe de l’égalité en droit et en devoir sans discrimination de sexe est consacré par la totalité des Constitutions des pays de l’Union. Certaines d’entre elles précisent que les discriminations de toutes sortes notamment celles fondées sur le sexe sont prohibées. D’autres, également, indiquent clairement que la promotion du Genre et de la parité sur le marché du travail sont des facteurs de réalisation de l’égalité hommes-femmes.
Outre les Constitutions qui sont de plus en plus favorables à l’égalité entre les sexes dans les États membres, de nombreuses dispositions légales favorables à la question des droits des femmes sont venues enrichir les dispositifs juridiques nationaux. Il s’agit entre autres des lois sur l’amélioration de l’égalité hommes-femmes dans la participation à la gouvernance administrative et politique ainsi que sur le marché du travail.
Le schéma organisationnel type d’institutionnalisation du Genre (STIG) repose d’abord sur le postulat que la société est un produit de l’action humaine. Dans ce cadre, les individus constituent les différentes composantes des parties prenantes impliquées dans la gestion de l’action gouvernementale, depuis le sommet de l’État jusqu’à la base. Leurs contributions respectives et spécifiques sont indispensables à la mise en place de pratiques institutionnalisées de genre capables d’assurer d’une part, la transversalité de l’approche dans les interventions de développement et d’autre part, favoriser l’atteinte de résultats pertinents d’égalité entre les sexes dans le temps et dans l’espace.
Le schéma trouve également son fondement dans le fait que sans un cadre cohérent, inclusif, rigoureux et dynamique d’intervention, les initiatives d’intégration du Genre dans les politiques publiques ont peu de chance d’évoluer en des pratiques institutionnalisées et socialisées au sein des Ministères et des Institutions. Le STIG est fait dans le souci de démultiplier les réponses nécessaires à la progression vers l’égalité hommes-femmes.
Aussi ce schéma organisationnel type s’inscrit-il dans le cadre de l’orientation générale donnée par la Stratégie Genre de l’UEMOA à savoir «parvenir à l’égalité entre les femmes et les hommes et l’autonomisation de celles-ci, par l’institutionnalisation du Genre dans les politiques, les programmes, les budgets et les pratiques managériales des États membres et des Organes de l’UEMOA».