Soumis par reza le Dec 07

Annexe 25 Glossaire de concepts clés du manuel d’évaluation (Cf. Document annexe)

Glossaire des concepts

Concept clé Définition Source documentaire
Activité  Actions entreprises ou travaux menés en vue de produire des réalisations spécifiques. L’activité mobilise des ressources telles que des fonds, une assistance technique et d’autres types de moyens. Guide de la Gestion Axée sur les Résultats (GAR), Commission de l’UEMOA, Direction de la Stratégie et de l’Évaluation (DSE), Édition 2020.
Ensemble cohérent de tâches nécessitant des ressources humaines, financières et matérielles pour la production d’extrants destinés à contribuer à l’atteinte d’un résultat. Projet de Guide pratique pour la planification stratégique, la programmation, la budgétisation et le suivi-évaluation, Lexique annexe, Centre de programmation Stratégique, de Recherche et de veille (CSR), Commission de l’UEMOA, septembre 2015
Capitalisation Définitions clés :
Capitaliser, c’est transformer le savoir en connaissance partageable31. Il s’agit du chemin critique « de passage de l’expérience vers la connaissance partageable ». 

Graugnard et al., 2006

IDEV-BAD, 2016

Capitaliser, c’est transformer la connaissance tacite en connaissance implicite : un processus itératif et mobilisable à partir de l’expérience réelle, visant à produire une plus-value des savoir-faire.  Villeval et al., 200432
Capitaliser, c’est transformer en savoir transférable un ensemble de données et d’informations concernant plusieurs expériences à comparer. Définition de Guy Le Boterf (1994) reprise dans le Guide méthodologique de la Fondation Rurale de l’Afrique de l’Ouest (FRAO, 2009)33

La capitalisation est un processus individuel, collectif ou institutionnel qui consiste à valoriser les leçons et acquis issus du cycle de l’intervention ou expérience, à travers la production et la mise en œuvre de nouvelles connaissances, en vue d’accroître les résultats des interventions, voire le positionnement et la notoriété des organes de l’Union.

  • Il existe bien de nuances entre la capitalisation et d'autres fonctions telles que la gestion des connaissances, le benchmarking, la veille, la recherche-action, la méta-évaluation.
Note conceptuelle pour la mise en place et l’opérationnalisation des fonctions « gestion des connaissances » et « capitalisation » au sein de la Commission de l’UEMOA, DSE, DSEP, juin 2021

Objectifs de la capitalisation

  • Permettre une utilisation plus efficace des ressources en évitant le renouvellement des erreurs ou en permettant de tirer les bénéfices, tant des réussites que des échecs (S. Robert, 2005) ;
  • Accroître les performances des cycles de l’intervention évaluée ou celles d’autres interventions, à travers la valorisation et la mise en œuvre des recommandations adoptées, des leçons apprises et des connaissances acquises (C-UEMOA 2021).
Cf. Manuel d’évaluation

Logiques de base de la capitalisation : trois logiques

  • Une logique d’expériences, le savoir capitalisé étant issu d’un travail de mémoire basé sur ce qui s’est fait ;
  • Une logique de méthode, facilitant le repérage des savoir-faire, leur sélection et leur modélisation ;
  • Une logique de fonction, permettant d’une part d’apprendre à partir des pratiques en vue de progresser et, d’autre part, d’appliquer ces savoir-faire acquis en interne et le cas échéant, en assurer leur diffusion.
Graugnard et al., 2006

Types de capitalisation selon les finalités ou motivations des auteurs de la capitalisation :

  • la capitalisation individuelle, qui est une démarche personnelle ou individuelle de valorisation des expériences et connaissances acquises, pour soi-même, en vue d’améliorer ses pratiques ou performances individuelles ;
  • la capitalisation collective, qui répond à des intérêts d’équipe visant l’amélioration de compétences collectives, en vue de renforcer une position concurrentielle ou de valoriser un savoir commun, voire une identité partagée ;
  • la capitalisation institutionnelle, qui vise à conserver et valoriser les processus, les approches et activités menés dans un contexte institutionnel ou organisationnel, où les savoir-faire migrent et où les détenteurs de savoirs transfèrent leurs connaissances vers d’autres opérateurs de la structure ou vers l’extérieur.
Ibid., 2006
Capitalisation

Types de capitalisation selon le moment où elle est réalisée : 

  • « capitalisation in vivo », qui se réalise au cours de l’intervention ;
  • « capitalisation a posteriori » (ex post), qui se réalise après l’intervention. 
Ibid., 2006

Principales étapes du processus de capitalisation

  • Étape 1 : Repérer l’expérience ou la pratique à capitaliser, à travers le choix et la caractérisation des expériences ou pratiques candidates ;
  • Étape 2 : Confronter l’expérience ou la pratique, à travers son analyse critique collective, en équipe (pertinence, plus-value réplicabilité, etc.) ;
  • Étape 3 : Valoriser l’expérience ou la pratique retenue, à travers sa transformation en savoir utilisable ;
  • Étape 4 : Diffuser les nouvelles connaissances, c’est-à-dire les rendre accessibles aux différentes parties et aux tiers à travers des canaux et formats adaptés à chaque type de public cible ;
  • Étape 5 : Utiliser les nouvelles connaissances, c’est-à-dire les transformer en pratiques dans le cycle de l’intervention ou dans d’autres interventions. 
Ibid., 2006
Chaîne de résultats34 Une suite de relations de cause à effet qui mènent d’une action de développement à l’atteinte des objectifs. La chaîne des résultats commence par la mise à disposition des ressources (intrants), se poursuit par les activités et leurs extrants. Elle conduit aux effets (réalisations) et aux impacts et aboutit à une rétroaction. Comité d’Aide au Développement (CAD-OCDE, 2004),

Une chaîne de résultats décrit les liens de causes à effets entre les fins et les moyens (SCT Canada, 2004), c’est-à-dire :

  • les différents niveaux de changements visés par le programme à court, moyen et long termes ; 
  • les réalisations concrètes (produits ou extrants finaux) qui doivent être utilisées par les bénéficiaires directs pour l’atteinte de ces résultats ; 
  • les activités nécessaires à mettre en œuvre pour la fourniture de ces produits de qualité satisfaisante, à des coûts et délais raisonnables (efficience) ;
  • les ressources et moyens nécessaires (inputs)
Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada, 2004

Une représentation logique et plausible de la manière dont une séquence de moyens ou intrants, d’activités et de produits ou extrants réalisés par une intervention entre en interaction avec le comportement des bénéficiaires pour induire en eux un changement de court terme (résultat immédiat), de moyen terme (effet) ou de long terme (impact). 

Ce concept de « chaînes de résultats » s’inspire également de celle du Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA) qui considère, dans son Système intégré de Gestion des Résultats et Impacts (SYGRI), trois niveaux de résultats : résultat immédiat ou de court terme (niveau 1), résultat intermédiaire ou de moyen terme (niveau 2) et « résultat ultime ou de long terme (niveau 3) ». 

Commission de l’UEMOA, Cellule d’Évaluation, 2016 (inspirée du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada)

Système intégré de Gestion des Résultats et Impacts (SYGRI) du FIDA

Constatations Données avérées déduites d’une ou de plusieurs évaluations permettant d’établir des faits (Ibid., CAD). Les concepts de conclusion et de leçon sont précisés dans le glossaire annexe de concepts. Glossaire du Comité d’Aide au Développement (CAD-OCDE), réalisé à partir de travaux menés par le groupe de travail sur l’évaluation du Comité d’aide au développement (OCDE) avec l’appui du bureau d’études C3E.
Critères d’évaluation Fondements et bases sur lesquels les jugements et opinions des évaluateurs sont formulés : sept (7) critères : pertinence, efficience, efficacité, durabilité/viabilité, impact, additionnalité communautaire et qualité à l’entrée
  • Comité d’Aide au Développement – CAD-OCDE (pour les cinq premiers critères) : Guide de l’évaluation, Ministère des Affaires Étrangères, Direction Générale de la Coopération Internationale et du Développement (DGCID), Service de la Stratégie, des Moyens et de l’Évaluation Bureau de l’Évaluation, OCDE, juin 2005, pages 12, 13 et 14
  • Commission de l’UEMOA pour les deux derniers critères (CEVal, 2016)
Critères d’évaluation

Pertinence : capacité globale de l’intervention à fournir des réponses adaptées ou appropriées aux besoins et priorités des bénéficiaires directs visés, à plusieurs sous-critères (adéquation des solutions de l’intervention avec les problèmes et besoins identifiés, bien-fondé de l’intervention en rapport avec les besoins et priorités des bénéficiaires, conformité avec les objectifs, les orientations et priorités de la Commission. 

NOTA : La cohérence (interne et externe) est parfois analysée, par certaines institutions, comme un critère autonome ou isolé de la pertinence, comme c’est le cas dans le Guide d’évaluation du CAD-OCDE (pages 12 à 14). Dans le présent manuel, la cohérence est analysée comme étant un sous-critère de la pertinence.

Efficience : efforts accomplis pour optimiser les niveaux de réalisations et d’atteinte des résultats dans des contextes de ressources limitées (réalisations/produits ou livrables, coûts, qualité, délais, rapport bénéfices-coûts, efforts d’économies accomplis pour optimiser les réalisations et les résultats, rapport bénéfices-coûts ou résultats-coûts de l’intervention, efforts de synergies et complémentarités déployés, mesures d’atténuation des risques de l’intervention (risques opérationnels et risques stratégiques, etc.).

L’efficience pourrait se décline en trois principaux sous-critères :

  • l’efficience technique, qui apprécie les choix techniques et technologiques, les procédés et les combinaisons de facteurs techniques opérés pour fournir plus de réalisations ou produits (livrables ou extrants) et des résultats que les niveaux moyens escomptés au profit des bénéficiaires ;
  • l’efficience financière ou allocative, qui détermine et analyse les procédures et choix opérés pour assurer le financement des réalisations (ou produits) et les résultats escomptés à moindres coûts, en rapport avec les ressources  respectivement allouées et aux coûts du marché ;
  • l’efficience économique, qui détermine et analyse les efforts accomplis pour fournir, de manière optimale, des réalisations et résultats à moindres coûts en rapport avec les prévisions et les allocations de ressources. L’efficience économique est, de manière mathématique, le produit de l’efficience technique et de l’efficience financière ou allocative.                                                          
Efficacité : elle détermine et apprécie le niveau d’atteinte des résultats immédiats ou de court terme) et celui des objectifs spécifiques ou effets ou résultats de moyen terme (niveau d’atteinte des résultats immédiats ou de court terme, niveau d’atteinte des objectifs spécifiques ou effets ou résultats de moyen terme).
Durabilité/viabilité : dispositions ou mesures mises en œuvre pour assurer le maintien, la poursuite et la consolidation des résultats et acquis, après la fin de de l’intervention (niveau d’appropriation des processus, des résultats et acquis par les bénéficiaires de l’intervention, niveaux de maîtrise des risques, niveaux des risques, des menaces et contraintes actuels et potentiels, capacité à saisir les opportunités et s’adapter à l’environnement, etc.).
Impact : contributions spécifiques de l’intervention dans les changements majeurs durables (positifs ou négatifs) enregistrés dans la vie des bénéficiaires directs et finaux. Il analyse les effets provoqués par l’intervention auprès des bénéficiaires finaux et sur son environnement au sens large du terme et les contributions qu’elle apporte dans l’atteinte de l’objectif global ou but ultime visé : impacts positifs, impacts négatifs, impacts nets.

Additionnalité communautaire : plus-value ou valeur ajoutée communautaire de l’intervention, c’est-à-dire sa portée et ses effets réels ou potentiels à l’égard des États membres de l’Union et, dans une certaine mesure (10%), à l’égard des autres États membres de la CEDEAO.

La portée communautaire pour l’ensemble des huit (8) États membres de l’UEMOA est pondérée à 90 points sur 100 (soit 11,25 points par État), contre 10 points pour les États membres de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) autres que ceux de l’UEMOA dont 2 points par État pour un plafond de 5 États.

Qualité à l’entrée : capacité à assurer une bonne formulation de l’intervention et son évaluabilité durant son cycle de mise en œuvre.

La pratique évaluative de la Commission propose quatre sous-critères clés : (i) qualité globale de la participation des parties prenantes dans la formulation de l’intervention, (ii) qualité globale du diagnostic et de la chaîne de résultats de l’intervention ; (iii) pertinence et adéquation des cadres de gouvernance et de gestion de l’intervention (pilotage institutionnel, suivi, audits, gestion des risques, etc.) et (iv) évaluabilité de l’intervention (situations de référence, cadres logiques, cadre de mesure des performances, etc.).

Données Paramètres nécessaires pour la mesure d’une variable ou d’un indicateur, à travers leur transformation en informations exploitables pour l’analyse de la performance (formule de calcul, traitements statistiques, etc.). Il est donc nécessaire de faire la nuance entre le concept de « donnée » et celui d’information qui est plutôt la résultante d’opérations de transformations de données.  Définition opérationnelle proposée dans le manuel d’évaluation de la Commission
Données qualitatives Type de données collectées sur la base d’approches ou de techniques ouvertes, moins systématisées et moins fondées sur des chiffres mais plutôt sur des entrevues (semi structurées ou libres, individuels, groupés ou en focus group), des observations directes ou indirectes et, plutôt que des mesures quantitatives ou des analyses statistiques Hammersley (1989 ; in Pelletier et al., 1994) Marc L. Pelletier et Marthe Demers (1994), « Recherche qualitative, recherche quantitative : expressions injustifiées », Revue des sciences de l’éducation, vol. 20, n°4, 1994, pages 757-771. Source initiale : Hammersley, M. (1989). Two dogmas of educational research. Educational Researcher, 14(8), 10-18
Données quantitatives Type de données collectées sur la base d’approches ou de techniques axées sur des mesures statistiques, plus fermées et à base d’outils plus systématisées (questionnaires, fiches de sondage, etc..). Elles sont traitées et analysées à l’aide d’outils statistiques de référence (Microsoft Excel, SPSS, Stata, Epi Info, SAS, MATLAB, STISTICA, STATISTIX, MaxStat, etc.).  Définition opérationnelle proposée dans le manuel d’évaluation de la Commission
Données de routine Données issues du système ou champ de suivi et permettant d’analyser la performance du processus de mise en œuvre de l’intervention (ressources, activités, réalisations ou produits).  Définition opérationnelle proposée dans le manuel d’évaluation de la Commission
Données d’évaluation Types de données issues du champ de l’observation sociale et permettant d’analyser la performance de l’intervention en termes de résultats ou changements de court terme (résultats immédiats), de moyen terme (effets) et de long terme (impacts), mesurables auprès des bénéficiaires directs ou finaux. Définition opérationnelle proposée dans le manuel d’évaluation de la Commission
Données secondaires  Types de données déjà préétablies, que l’on peut directement collecter auprès de sources, de bases ou de banques de données existantes (institutions, administrations, structures, etc.)  Définition opérationnelle proposée dans le manuel d’évaluation de la Commission
Données primaires Types de données qui ne sont pas préétablies, qui relèvent essentiellement du champ de l’observation sociale (résultats ou changements) et dont la collecte s’opère plutôt à travers des enquêtes auprès de différentes parties prenantes de l’intervention et nécessitant des méthodes et approches plus structurées (définition de bases d’échantillonnage, choix des échantillons, techniques de collecte, techniques et outils d’analyse, etc.). Définition opérationnelle proposée dans le manuel d’évaluation de la Commission
Évaluation Appréciation systématique et objective d’un programme ou d’une politique en cours ou déjà achevé(e), ainsi que de sa conception, de sa mise en œuvre et de ses résultats. (Cours des Comptes UE, 2014, page 7)35.
Un ensemble de démarches, de dispositifs et de moyens par lesquels la Commission peut se construire un jugement afin d’améliorer une intervention envisagée, existante ou achevée, la réorienter ou la faire cesser. Commission de l’UEMOA, (CEval, 2016).
Évaluation ex ante 

Une évaluation ex ante des politiques, des programmes et projets (ou évaluation prospective) est une évaluation réalisée avant le démarrage de l’intervention. 

Elle vise à améliorer la qualité à l’entrée (y compris son évaluabilité), la faisabilité et l’impact de l’intervention 
(Cf. objectifs spécifiques dans le manuel d’évaluation).

Cf. manuel d’évaluation de la Commission

Les évaluations ex ante de mesures ou réformes nationales ou communautaires sont des analyses ou simulations d’impacts réalisés par le Département des Politiques Économiques et de la Fiscalité Intérieure de la Commission (DPE), sur la base de méthodes, d’approches, d’instruments et outils spécifiques.

Elles sont, pour la plupart, d’échelles nationales et réalisées sur la base de demandes formulées par États (orientée-demande), en vue d’apprécier les effets et impacts de mesures économiques et sociales spécifiques envisagées ou liés à des chocs économiques et sociales exogènes. 

Elles visent à faciliter les prises de décisions politiques nationales ou communautaires, notamment sur les plans économique et social.

Elles peuvent également être réalisées à l’initiative propre du DPE, en appui à l’alerte ou à la prise de décisions politiques nationales ou communautaires. 

Cf. manuel d’évaluation de la Commission
Évaluation à mi-parcours

Une évaluation à mi-parcours (ou évaluation formative) est, comme son nom l’indique, celle qui est réalisée à mi-chemin du processus de mise en œuvre de l’intervention.

Elle vise à ajuster les stratégies et modalités générales de mise en œuvre de l’intervention ainsi que les plans de gestion des risques de son environnement en vue d’optimiser l’atteinte des résultats et objectifs visés.

Cf. manuel d’évaluation de la Commission
Évaluation finale 

Une évaluation finale (sommative ou récapitulative) est celle qui est réalisée juste à la fin de l’intervention.

Elle a pour but d’évaluer les niveaux d’atteinte des résultats et les effets de l’intervention (efficacité) ainsi que les leçons que l’on peut en tirer pour en améliorer les phases ultérieures ou contribuer à d’autres interventions (capitalisation ou benchmarking).

Cf. manuel d’évaluation de la Commission
Évaluation d’impact

Une évaluation d’impact (encore appelée évaluation rétrospective ou ex post) est une méthode spécifique d’évaluation qui permet d’identifier les changements du bien-être des individus qui peuvent être attribués à un projet, un programme ou une politique particulière » (OUOLLO, 2016)36

Elle se distingue de par sa focalisation sur la causalité et l’attribution des changements et de par sa capacité à établir une situation contrefactuelle pour la mesure de l’impact. « Le contrefactuel peut être considéré comme ce qui serait arrivé si un participant n’avait en réalité pas bénéficié du programme » (Ibid., 2016).

En effet, pour évaluer l’impact d’une intervention, il existe, généralement, deux principales méthodes (Ibid., 2016) :

  • les méthodes expérimentales, qui permettent de construire le contrefactuel par assignation randomisée d’un groupe de participants au projet (le groupe de traitement) et d’un groupe de non-participants (groupe témoin) ;
  • les méthodes non expérimentales (ou quasi expérimentales) qui assurent plutôt, a postériori, la reconstruction du contrefactuel par différentes techniques statistiques (Score de Propension et Appariement, Doubles Différences, Variables Instrumentales, Regression Discontinuity Design).
CEval, 2016
Évaluation transversale 

Une évaluation transversale (ou évaluation thématique) est celle centrée sur des thèmes, des interventions ou pratiques spécifiques constituant un centre d’intérêt particulier ou une préoccupation transversale (mainstreaming) pour l’institution (ici la Commission).

Exemples de thèmes : institutionnalisation du genre, gouvernance, participation citoyenne, gestion environnementale, équité et éthique sociale, etc.).

Cf. manuel d’évaluation de la Commission
Fonction d’évaluation

La fonction d’évaluation regroupe l’ensemble des dispositifs, des mécanismes des processus et règles qui organisent et encadrent l’activité d’évaluation et le développement de la pratique évaluative au sein d’une organisation ou institution. Elle est déclinée en des processus plus structurés, déclinés en quatre phases : la planification des évaluations, la programmation des évaluations planifiées, la mise en œuvre du portefeuille d’évaluations programmées et la rétroaction autour des évaluations. 

La fonction d’évaluation est différente de l’activité d’évaluation, qui est une démarche structurée d’appréciation la plus objective que possible de l’intervention, programmée et déclinée en quatre principales étapes dans le manuel d’évaluation : préparation administrative (recrutement ou mobilisation de l’expertise nécessaire pour l’évaluation), préparation technique (phase de démarrage et livrables), collecte des données et rédaction du rapport provisoire, examen, validation et approbation du rapport. 

Cf. manuel d’évaluation de la Commission
Gestion Axée sur les Résultats (GAR)

La Gestion Axée sur les Résultats (GAR) est définie comme « une stratégie de gestion selon laquelle les données sur les résultats et sur le rendement orientent la mise en œuvre et déterminent l’affectation des ressources pour atteindre des objectifs préalablement définis, en réponse aux attentes des populations, des entreprises, des Organisations de la Société Civile et des États membres de l’Union ».

« La GAR est donc un processus continu de recherche de l’efficacité » (Ibid., 2020).

Guide de la GAR, 2020, page 15, DSE, Commission de l’UEMOA.
Intervention

Une politique, un plan, un programme ou un projet, une stratégie sectorielle ou une réforme formulée et mise en œuvre dans le cadre de l’opérationnalisation et l’atteinte des objectifs du Traité de l’Union et du Protocole additionnel n°II, relatif aux politiques sectorielles de l’Union (Commission de l’UEMOA, 2015)37.

Pour le Comité d’Aide au Développement (CAD-OCDE), le terme « intervention » désigne l’objet de l’évaluation. « Ce terme englobe tous les types d’initiatives de développement/d’interventions humanitaires potentiellement soumises à évaluation à l’aune de ces critères. Il peut s’agir d’un projet, d’un programme, d’une politique, d’une stratégie, d’un domaine thématique, d’un programme d’assistance technique, d’une activité de conseil stratégique, d’une institution, d’un mécanisme de financement, d’un instrument ou de toute autre activité. Le terme englobe les actions de développement, l’aide humanitaire, les opérations de maintien de la paix, les mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques, les travaux normatifs et les activités non souveraines ». 

Lexique annexe au projet de Guide pratique pour la Planification Stratégique, la Programmation, la Budgétisation et le Suivi-évaluation (PPBS), Centre de programmation Stratégique, de Recherche et de veille (CSR), Commission de l’UEMOA, septembre 2015, page 28

Critères d’évaluation : définitions adaptées et principes d’utilisation, Direction de la Coopération pour le Développement, Comité d’Aide au Développement, décembre 2019, page 5

Intrant Toute catégorie de moyen, matériel ou logistique (y compris le temps), financier, humain, informationnel, social, voire sociétal, nécessaire pour la mise en œuvre d’une activité. Termes équivalents à « intrant » : ressources et moyens.  Lexique annexe au projet de Guide pratique PPBS, CSR, Commission de l’UEMOA,
page 28
Méta-évaluation

La méta-évaluation est une analyse contradictoire des processus, des méthodologies utilisées, de la qualité des données et de leur analyse (rigueur et impartialité) d’une ou de plusieurs évaluations déjà réalisées. Il s’agit, en somme, de procéder à l’évaluation d’une ou de plusieurs évaluations en vue de juger de leur qualité et/ou d’apprécier la performance des évaluateurs.

La méta-évaluation a pour finalité d’aider à la prise de décision de grandes portées stratégiques à l’adoption d’orientations stratégiques majeures pour l’organisation ou l’institution, sur la base de l’agrégation d’une série de résultats, d’observations, de conclusions et de recommandations tirées d’une série d’évaluations.

Dans le contexte spécifique de la Commission, le processus de méta-évaluation sera essentiellement orienté vers l’analyse de la cohérence des évaluations avec les Termes de Référence des études, la pertinence de la méthodologie et des données utilisées, la pertinence des analyses, commentaires et conclusions de l’évaluateur, ainsi que le réalisme et la faisabilité des recommandations formulées dans le rapport d’évaluation.

Cf. manuel d’évaluation de la Commission
Mise en œuvre des évaluations 

Au sein de la Commission, la mise en œuvre des évaluations est un processus interactif (glissant), décliné en quatre principales étapes :

  • préparation administrative de l'évaluation (recrutement du Consultant ou mise en place de l’équipe d’évaluation) ;
  • préparation technique de l’évaluation (phase de démarrage) ;
  • collecte, analyse des données et rédaction du rapport provisoire ;
  • examen, validation et approbation du rapport d’évaluation.
Cf. manuel d’évaluation de la Commission
Planification stratégique

La planification stratégique consiste à concevoir un futur désiré ainsi que les moyens réels d’y parvenir. Il s’agit de mettre les problèmes de développement dans une vision de long terme, à partir d’une démarche fondée sur trois attitudes complémentaires vis-à-vis du futur, à savoir : 

  • acquérir en commun une vision prospective des devenirs possibles et les futurs impossibles, souhaitables à long terme ;
  • guider la conception, l’appropriation et la mise en œuvre collective d’une stratégie de développement plausible et durable ;
  • éclairer le choix et la programmation des actions publiques et des initiatives privées.
Guide de la GAR de la Commission (2020), page 15 
La planification stratégique est la première phase, parmi les quatre phases du cycle de la Gestion Axée sur les Résultats (GAR) au sein de la Commission et dans la plupart des institutions de développement. En effet, le cycle de la GAR, au sein de la Commission, regroupe quatre principales phases que sont, selon le Guide de la GAR (2020), la planification stratégique (phase 1), la mise en œuvre et le suivi (phase 2), l’évaluation (phase 3) et l’exploitation de l’information pour l’apprentissage et la prise de décision (phase 4). Guide de la GAR de la Commission (2020)
Planification des évaluations

Un processus participatif d’analyse des besoins en évaluations, de sélection du portefeuille d’évaluations prioritaires à réaliser sur une période donnée et de définition des modalités générales de sa mise en œuvre (ressources, programmations, approches globales, etc.).

La planification vise à fournir une vue globale anticipée et structurée sur le portefeuille d’évaluations prévues au cours d’une période relativement longue (environ 6 ans ou deux cycles de programmations triennales), sur les conditions et modalités de sa mise en œuvre ainsi que sur les domaines jugés prioritaires pour la redevabilité et l’aide au pilotage stratégique.

Cf. manuel d’évaluation de la Commission
Politique publique Interventions d’une autorité investie de puissance publique et de légitimité gouvernementale sur un domaine spécifique de la société ou du territoire.  Jean-Claude, Thoenig, Dictionnaire des politiques publiques, 4e édition, Presses de Sciences Po, 2014
Un choix d’orientation générale issu du Traité de l’UEMOA ou adopté par la Conférence des Chefs d’État de l’Union, sur la base d’un Acte additionnel qui encadre l’ensemble des actions à mettre en œuvre dans un secteur donné » (Ibid., 2015). Lexique du Guide PPBS, CSR, Commission de l’UEMOA, 2015
Programme Un programme, selon l’approche cadre logique, est un ensemble de projets cohérents axés sur un objectif ou un ensemble d’objectifs en vue de produire, à l’aide de ressources, des biens ou des services répondant aux besoins des bénéficiaires. Lexique annexe du projet de Guide pratique pour la planification stratégique, la programmation, la budgétisation et le suivi-évaluation, Centre de programmation Stratégique, de Recherche et de veille (CSR), page 28
Un programme représente une déclinaison d’une orientation de la politique et peut en représenter plusieurs, selon les nécessités ou besoins de regroupement ressentis (cas des programmes budgétaires de la Commission). Un projet est un ensemble d’activités organisées en vue de l’obtention d’un certain nombre de résultats, dans un laps de temps défini, et dans le cadre d’un budget. Guide de la GAR de la Commission de l’UEMOA, 2020, page 44
Dans le cadre du budget programme, un programme regroupe les crédits destinés à mettre en œuvre une action ou un ensemble cohérent d’actions représentatif d’une politique publique clairement définie dans une perspective de moyen terme. Il peut regrouper, tout ou partie des crédits d’une direction, d’un service, d’un ensemble de directions ou de services d’un même département. Règlement Financier N°01/2018/CM/UEMOA du 23 mars 2018
Produit Biens, équipements ou services qui résultent de l’action de développement. Le terme peut s’appliquer à des changements induits par l’action qui peuvent conduire à des effets directs.  CAD-OCDE, 2004
Une réalisation concrète finale, issue du processus de mise en œuvre d’une activité de l’intervention et qui peut être utilisée par les bénéficiaires directs, pour atteindre le premier niveau de résultat ou changement visé (résultat immédiat).  Manuel d’évaluation de la Commission
Résultats

Les résultats de développement sont des changements tangibles sur les plans comportemental, institutionnel et social qui surviennent sur une période de trois à dix ans, généralement à la suite d’investissements coordonnés à court terme… (CAD-OCDE, 2002, page 5).

Un résultat de développement est, également, un extrant, un effet ou un impact (intentionnel ou non, positif ou négatif) associé à une activité de développement (op.cit.,
page 9).

CAD-OCDE, 2002 «La Gestion axée sur les résultats de développement (GRD) : des principes à l’action, Document de référence sur les bonnes pratiques émergentes», Initiative Conjointe pour la GRD, CAD-OCDE, site : http://www.mfdr.org/Sourcebook.html. page 5
Les résultats sont les produits des activités mises en œuvre, l’ensemble des résultats contribuant à la réalisation de l’objectif spécifique, à savoir le moment où les groupes cibles commencent à percevoir les bénéfices durables. Manuel de GCP, UE, 2001

Pour la Commission, un résultat est un changement descriptible ou mesurable sur les plans comportemental, institutionnel et social auprès de bénéficiaires directs ou indirects, qui survient à court, moyen ou long terme, à la suite d’actions et investissements coordonnés, entraîné par une relation de cause à effet.

Il s’agit d’un changement mesurable de la situation des bénéficiaires, attribuable à la politique, au programme, au projet ou à la réforme.

Lexique du Guide PPBS, CSR, Commission de l’UEMOA, 2015, inspirée du CAD-OCDE, 2002
Rétroaction  La transmission des constatations résultant du processus d’évaluation à ceux qui peuvent en tirer des leçons utiles et pertinentes afin de favoriser un meilleur apprentissage. Cela peut impliquer de réunir et de diffuser les constatations, les conclusions, les recommandations et les leçons de l’expérience. La rétroaction est également appelée feedback. Glossaire du CAD-OCDE38
Un processus par lequel les résultats, les conclusions, les recommandations et les leçons tirées de l’évaluation sont communiqués aux parties prenantes de l’intervention évaluée, en vue d’en favoriser l’appropriation, l’apprentissage et la prise de décisions stratégiques nécessaires pour l’amélioration des performances et la capitalisation de l’intervention. 
La rétroaction repose sur l’obligation, pour la Commission en tant qu’Organe exécutif, « porteur de responsabilités », de rendre compte des résultats et leçons de l’évaluation aux parties prenantes, notamment, les « détenteurs de droits » que sont les États, les populations et les Partenaires Techniques et Financiers et d’en faciliter la capitalisation ultérieure. 
Manuel d’évaluation de la Commission
Sous-produit  Une réalisation intermédiaire, dotée d’une quantité minimale de travail dans le processus de mise en œuvre de l’activité (ou « système de production ») et qui contribue directement à la réalisation d’un produit : un sous-produit n’est pas un intrant mais une consommation intermédiaire. Définition opérationnelle proposée dans le manuel d’évaluation de la Commission
Stratégie sectorielle Ensemble structuré d’actions et de mécanismes de coordination de leur mise en œuvre, en vue d’atteindre un but dans un secteur ou domaine donné39. Dictionnaire français Larousse (en ligne) 
Suivi

Un processus continu et intégré de collecte, d’analyse d’informations et d’appréciation des performances réalisées dans la mise en œuvre d’un projet, d’un programme ou d’une politique, en vue d’optimiser l’atteinte des résultats.

La fonction de suivi a pour finalité de contribuer à l’efficacité et à l’efficience des mécanismes de mise en œuvre et de gestion de l’intervention, à travers l’appréciation continue des réalisations et écarts sur les prévisions et la prise de mesures d’ajustements nécessaires pour notamment améliorer les performances opérationnelles (ressources, activités, réalisations ou produits, résultats).

Glossaire de concepts clés en matière de gestion de cycles de politiques, programmes, et projets, CSR, 2014, Ouagadougou, Burkina Faso
La fonction de suivi est organisée autour des quatre principaux (4) volets d’activités suivants :
la collecte de données et la production d'informations utiles sur la performance réalisée dans le processus de mise en œuvre des interventions ; 
la communication et la diffusion des informations sur la performance, suivant des formats et canaux adaptés aux profils respectifs des parties prenantes ou destinataires (restitution ou feedback) ; 
la facilitation des processus décisionnels et d’orientations opérationnelles nécessaires pour améliorer la performance, à l’aide de tableaux de bord décisionnels (aide à la décision) ;
la mise en œuvre des décisions, des orientations ou recommandations formulées en vue d’améliorer les performances des processus et résultats de l’intervention (rétroaction).
Document de référence pour le suivi des politiques, des programmes et projets de la Commission de l’UEMOA, Version provisoire, mars 2019, page 18
Veille Ensemble d’activités visant à obtenir des informations à caractère stratégique ou opérationnel sur l’évolution de l’environnement pour identifier les opportunités et les menaces et améliorer les processus de prise de décision à court ou moyen terme.
Elle découle d’une prise de conscience de la nécessité de mettre en place une nouvelle forme de gestion de l’information à haute valeur ajoutée.
La veille, en matière d’évaluation au sein de la Commission, est « l’ensemble des mécanismes et mesures permettant d’identifier, en permanence, les risques, les menaces et les opportunités pour le développement de la fonction d’évaluation et des pratiques évaluatives et d’améliorer les performances globales de cette fonction dans la gouvernance de l’institution ».
Commission de l’UEMOA, DSE-DSEP, Matinées de veille et de gestion des connaissances, Communication de synthèse sur la veille, juin 2021, diapositive 4.

31 Graugnard, G., Quiblier V., (2006), Formations et notes de synthèse, CIEDEL, France.

32 Villeval Philippe & Lavigne Delville Philippe, Capitalisation d’expérience… expériences de capitalisation, Traverses N°15, Groupe Initiatives, 2004, 46 pages.

33 Capitalisation et valorisation des expériences des projets et programmes de développement, Guide méthodologique, FRAO/WARF, Dakar, 2009, page 13.

34 La chaîne de résultats est un concept déterminant dans la théorie du changement et la culture de la Gestion Axée sur les Résultats (GAR). La théorie du changement fait référence à tout modèle logique de développement défini, sur la base du diagnostic causal approfondi d’une situation indésirable donnée et de solutions adaptées et hypothèses plausibles, destinées à améliorer cette situation dans le sens de la satisfaction des personnes directement affectées (bénéficiaires directs).

35 Rapport spécial sur les systèmes d’évaluation et de suivi axés sur les résultats d’EuropeAid, Cour des Comptes de l’Union Européenne, 2014, page 7.

36 OUOLLO, S. C. (2016), Généralités sur les méthodes d’évaluation d’impact : design expérimental et quasi expérimental, Communication présentée au cours du deuxième atelier de sensibilisation des points focaux d’évaluation au sein de la Commission, Koudougou, du 18 au 22 juin, diapositive 8.

37 Lexique annexe au projet de Guide pratique pour la Planification stratégique, la programmation, la Budgétisation et le Suivi-évaluation, Centre de programmation Stratégique, de Recherche et de veille (CSR), septembre 2015, page 28.

38    Définition tirée du glossaire du Comité d’Aide au Développement (CAD-OCDE), réalisé à partir de travaux menés par le groupe de travail sur l’évaluation du Comité d’aide au développement (OCDE) avec l’appui du bureau d’études C3E.

39     Définition inspirée du Dictionnaire français Larousse (en ligne) qui définit une stratégie comme étant l’art de combiner et de coordonner diverses actions pour atteindre un but.