Soumis par reza le Nov 02

Annexe 5 : Concept, méthodes, approches  et outils d’évaluation d’impact 

Concept d’évaluation d’impact « L’évaluation d’impact est une méthode spécifique d’évaluation qui permet d’identifier les changements du bien-être des individus qui peuvent être attribués à un projet, un programme ou une politique particulière » (OUOLLO, 2016)27
L’évaluation d’impact se distingue (i) par sa focalisation sur la causalité et l’attribution des changements, deux concepts qui définissent aussi l’approche méthodologique (Ibid, 2016) et (ii) par sa capacité à établir une situation contrefactuelle pour la mesure de l’impact. « Le contrefactuel peut être considéré comme ce qui serait arrivé si un participant n’avait en réalité pas bénéficié du programme » (Ibid., 2016).
Méthodes, approches et outils

Pour évaluer l’impact d’une intervention, il existe, généralement, deux principales méthodes (Ibid., 2016) :

  • les méthodes expérimentales, qui permettent de construire le contrefactuel par assignation randomisée d’un groupe de participants au projet (le groupe de traitement) et d’un groupe de non-participants (groupe témoin) ;
  • les méthodes non expérimentales (ou quasi expérimentales) qui assurent plutôt, a postériori, la reconstruction du contrefactuel par différentes techniques statistiques (Score de Propension et Appariement, Doubles Différences, Variables Instrumentales, Regression Discontinuity Design).

Il existe, en outre, plusieurs méthodes spécifiques dans les approches d’évaluations d’impacts dont les choix sont opérés suivant la nature de l’intervention (politique, programme, projet ou réforme) : 

  • la méthode de différence simple ; 
  • la méthode en double différence ; 
  • la méthode des variables instrumentales ; 
  • la méthode d’appariement ; 
  • la méthode du score de propension ;
  • la méthode de sélection aléatoire (randomisation). 
Conseils pratiques
  1. L’évaluation d’impact, par la méthode expérimentale, est extrêmement complexe et coûteuse, malgré sa force démonstrative des évidences scientifiques et son pouvoir persuasif à l’égard des décideurs ou autorités publiques. Ces coûts tiennent notamment à sa contrainte d’une définition préalable de la situation contrefactuelle (groupes de traitement et groupes témoins), à la nécessité d’assurer le suivi efficient des bases de données contrefactuelles et à son risque d’instrumentalisation d’une catégorie de publics-cibles, notamment les groupes témoins (faible éthique).
  2. La méthode non expérimentale ou quasi expérimentale est celle qui se révèle la plus adaptée aux contextes et réalités des politiques, des programmes et projets de la Commission et des autres organes parties prenantes dans ce manuel. La méthode quasi expérimentale ou non expérimentale est, à l’exception d’éventuelles cas de conventions de coopération (financement ressources extérieures) qui en décideraient autrement, la référence pour toute évaluation d’impact de politique, de programme ou projet au sein de la Commission.

27 OUOLLO, S.C (2016), Généralités sur les méthodes d’évaluation d’impact : design expérimental et quasi expérimental, Communication présentée au cours du deuxième atelier de sensibilisation des Points Focaux d’Évaluation au sein de la Commission, Koudougou, du 18 au 22 juin, diapositive 8.