Soumis par reza le Feb 16

2.2.2. Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques sont :  

  • renforcer la sensibilité des cadres légaux de gestion de l’Administration publique à la problématique du Genre ;
  • mettre en place un dispositif organisationnel type favorisant la prise en compte pertinente et efficace de la dimension genre dans les politiques publiques dans les États membres de l’UEMOA ;
  • développer des procédures et des outils harmonisés d’institutionnalisation du Genre dans des politiques publiques, les Budgets et les pratiques managériales ; 
  • assurer les formations continues, universitaires et spécialisées en matière d’institutionnalisation du genre dans les politiques publiques et les organisations.

Les changements souhaités pour l’amélioration des mécanismes nationaux d’institutionnalisation du Genre, concernent aussi bien les niveaux macro, méso que micro de la gestion des affaires publiques dans les États membres. 

Renforcer la sensibilité des cadres légaux de gestion de l’Administration publique et du pilotage du développement.
Le renforcement de cette sensibilité au Genre des cadres légaux et règlementaires de gestion de l’Administration publique et du pilotage du développement est indispensable à l’émergence d’un environnement organisationnel propice à la transversalité du Genre dans les politiques et les pratiques managériales. Il s’agit, en effet, de renforcer le caractère sexospécifique des statuts généraux de la Fonction publique, des lois portant principes fondamentaux de la création, de l’organisation et du contrôle des services publics. Il consiste également à engager les États membres de l’UEMOA dans des processus d’adoption de lois sur la Budgétisation Sensible au Genre. L’ensemble de ces actions contribuera à une amélioration de la sensibilité au Genre des systèmes de planification du développement.

Mettre en place un dispositif organisationnel type favorisant la prise en compte pertinente de la dimension genre dans les politiques publiques.
La mise en place de ce dispositif organisationnel type s’inscrit dans le cadre d’un processus de renforcement des capacités institutionnelles. Il a pour but de formaliser et pérenniser l’intégration de la dimension genre dans l’organisation des pouvoirs publics. Il consiste à rendre explicites et visibles les questions de Genre dans les organigrammes de l’ensemble des Ministères. Il nécessite aussi, l’apparition dans le paysage institutionnel des États membres de l’UEMOA de nouvelles structures administratives nationales et sectorielles chargées de l’institutionnalisation du Genre. Elles seront conçues et mises en place de manière à disposer de la légitimité, de l’autorité ou de l’autonomie nécessaires pour conduire les processus d’institutionnalisation du Genre au niveau national, sectoriel et local. Pour ce faire, il importe qu’elles disposent de ressources humaines et financières dédiées à la systématisation de l’intégration de la sexospécificité dans la gestion et la gouvernance des affaires publiques.

Ce dispositif organisationnel type met un point d’honneur à déclencher le renforcement de la coordination et du pilotage des Politiques nationales Genre dans les États membres de l’UEMOA. Il permet également la mise en place d’approches novatrices de valorisation et de diffusion inclusive des acquis, des connaissances, des bonnes pratiques et leçons apprises en matière d’institutionnalisation du Genre. Il nécessite aussi la mise en place de procédures et mécanismes de gestion du personnel qui promeuvent l’égalité entre les sexes dans l’accès aux emplois offerts par l’Administration publique. Il déclenche, par ailleurs, la mise en place de dispositifs réglementaires, de procédures et de directives visant l’amélioration de la sexospécificité dans la gestion et la gouvernance administrative.

Développer des procédures et des outils harmonisés d’institutionnalisation du Genre dans les politiques publiques, les budgets et les pratiques managériales.
La transversalité des questions de genre exige la disponibilité d’instruments et d’outils harmonisés, consensuels et formellement adoptés en Conseil des Ministres afin de régir l’intégration du Genre dans les politiques publiques et les pratiques managériales. Il en est de même pour le renforcement de la responsabilisation et de la redevabilité concernant les questions de sexospécificité.

L’amélioration de la sensibilité au Genre des cadres de performance des processus de développement portera spécifiquement d’une part, sur la définition claire d’indicateurs sexospécifiques susceptibles d’alimenter les débats nationaux, régionaux et internationaux en matière d’institutionnalisation du Genre et d’autre part, la mise en place de systèmes performants, dynamiques et interactifs d’alimentation régulière des indicateurs définis.

Assurer la promotion des formations continues, universitaires et spécialisées en matière d’institutionnalisation du genre dans les politiques publiques et les organisations.
Cette promotion vise à apporter des réponses pertinentes à la problématique récurrente de la faible disponibilité d’expertises en intégration du Genre dans les politiques publiques et les pratiques managériales, adaptées aux différents secteurs d’interventions dans les États membres. À cet effet, elle favorise la prise en compte de la construction des compétences en intégration du Genre dans les politiques publiques et les pratiques managériales dans la mise en place et la gestion des ressources humaines de l’Administration publique dans les États membres. Elle suscitera la création d’une fonction d’Analystes Genre au sein de la Fonction publique. Ces experts faciliteront la dynamique d’institutionnalisation du Genre dans les différents secteurs de planification. La mise en place de ce corps d’analystes genre au niveau de la fonction publique implique la création d’une formation diplômante dédiée. Il s’agit, également, de mettre en place un dispositif de coordination pertinent et efficace des formations qualifiantes en Genre et Développement réalisées dans les États membres afin qu’elles répondent clairement aux besoins nationaux et sectoriels d’institutionnalisation du Genre.