Soumis par reza le Feb 16

3.2.1.1. La Primature

Dans six (6) des huit (8) États membres de l’UEMOA, le Gouvernement est dirigé par un Premier Ministre (PM) à qui sont confiées l’animation et la coordination de l’action gouvernementale. À cet effet, le PM dispose d’un Cabinet, comprenant des Conseillers spéciaux et/ou techniques, et des services techniques/rattachés dont l’un a des missions portant sur l’impulsion, la coordination et le contrôle de la mise en œuvre du programme gouvernemental. Le renforcement de la dimension Genre dans ce programme gouvernemental nécessitera donc de doter le service technique qui en a la charge d’attributions explicites en matière d’institutionnalisation du genre dans le pilotage de l’action gouvernementale.

En outre, comme susmentionné, la Primature a également sous sa tutelle, soit entièrement ou partiellement selon les pays, le Secrétariat Général du Gouvernement. En tant que porte d’entrée des dossiers soumis à l’examen du Conseil des Ministres, le SGG dispose d’un pouvoir décisionnel lui permettant d’influer positivement sur la sensibilité au Genre desdits documents. À cet effet, les questions d’institutionnalisation du Genre doivent être explicitement inscrites dans ses attributions et portées par un service spécifiquement chargé des questions transversales telles que la planification. De ce fait, il assure, à travers chacun de ses départements techniques, le suivi de la mise en évidence de la sexospécificité des dossiers soumis, par les Ministères, à l’examen du Conseil des Ministres. Ce suivi sera assuré à travers une fiche d’appréciation de la sensibilité au Genre des projets de décrets, d’avant-projet de lois et des Communications en Conseil des Ministres (CCM). L’élaboration de cette fiche d’appréciation de la sensibilité au Genre des dossiers soumis au Conseil des Ministres examinés découlera des orientations contenues dans un marqueur d’égalité hommes-femmes dans les politiques publiques, conçu et adopté, dans chacun des pays de l’Union.

Il importe de signaler que le présent schéma d’institutionnalisation du Genre ne prévoit pas la mise en place d’Observatoire mais n’exclut pas que les pays qui l’ont déjà fait, les maintiennent pour leur fonctionnement interne. Il s’agit du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Niger au sein desquels les Observatoires sont situés au niveau macro, respectivement à la Présidence de la République et la Primature. Il s’agit également du Bénin dont l’Observatoire est placé sous la tutelle du Ministère en charge de la Femme.

Globalement, un programme spécifique de renforcement des capacités sur le Genre, ses enjeux sur le développement ainsi que la méthodologie de son intégration dans les politiques publiques sera développé en faveur des différentes parties prenantes du cadre d’orientation et de décision du schéma organisationnel type d’institutionnalisation du Genre.