Soumis par reza le Dec 01

2.4.2.4. Veille et prospective

L’Union regroupe huit (08) pays qui font face à plusieurs événements qui viennent perturber les prévisions de croissance économique et de développement social. Il y a deux décennies, l’attention était portée sur les
mouvements migratoires du fait de la désertification, de la chute des cours des matières premières, de la nécessité du recours à la souveraineté pour ralentir les efforts d’intégration, etc. La plupart de ces facteurs continuent
d’exister ; d’autres parmi eux se sont même aggravés. De nouveaux comme le terrorisme et les conflits intracommunautaires s’y sont greffés pour rendre plus complexes et difficiles les déterminants d’évolution de la sous-région.

C’est pourquoi, la Commission doit accorder toute son importance à la veille pour surveiller l’environnement sous-régional à travers le renforcement du système d’information visant la collecte, le traitement et la diffusion de
l’information.

En outre, les tendances lourdes et les facteurs d’incertitude doivent être utilisés pour nourrir le prochain Plan Stratégique en vue de préparer la Commission à mieux faire face aux différents futurs possibles et impossibles
de la sous-région.

Illustration de la veille prospective
En 2009, la Commission de l’UEMOA a mis en place un Panel de Haut Niveau (PHN) pour identifier les grands enjeux auxquels l’UEMOA devra faire face, les facteurs les plus importants pour son évolution et les scénarii les plus plausibles dont elle pourrait être le théâtre et élaborer une vision de l’Union à l’horizon 2020.

La réalité que vit notre espace communautaire aujourd’hui avait été prédite avec acuité par ce panel à travers le scénario appelé « Les Seigneurs de la guerre : le temps des hyènes ». La pertinence de ses recommandations résonne en ces termes : «Diverses bandes armées contrôlent des portions de plus en plus importantes du territoire de l’Union. Certaines se réclament de fondamentalismes religieux, d’autres de solidarités ethniques, d’autres encore ont un comportement maffieux ».

L’idéal serait qu’après adoption de cette vision, des actions soient engagées, notamment :

  • la vulgarisation de cette vision avec un accent particulier tant sur le scénario souhaité que sur les autres scénarii comme celui non désiré, indiqué ci-dessus ;
  • l’internalisation des orientations de la vision par les institutions de l’Union (chacun en ce qui le concerne) dans leur plan stratégique de développement ;
  • chaque institution devra élaborer une stratégie de veille visant à recueillir, analyser les informations et événements pouvant compromettre le scénario plausible et à donner des alertes pour la prise de décision. (Exemple : La dégradation du niveau de vie dans les espaces transfrontaliers pourrait favoriser l’insécurité. Ceci risque de favoriser la réalisation du scénario désiré. Cette analyse nécessite des actions anticipatives telles que le montage de micro-projets au bénéfice des zones transfrontalières concernées).