Soumis par reza le Nov 02

3.2.3.4. Enjeux, défis, risques et contraintes majeurs selon le mode  d’évaluation

Les évaluations internes indépendantes sont, particulièrement, exposées aux deux enjeux ou défis majeurs suivants : 

  • le risque d’une faible crédibilité des résultats et des conclusions de l’évaluation, en raison du risque élevé de conflits d’intérêts, lié au fait que l’entité qui réalise l’évaluation relève de l’institution Maître d’Ouvrage de l’intervention évaluée (Commission), même si elles ne sont pas parties prenantes directes dans la mise en œuvre de l’intervention (principe d’indépendance mis à l’épreuve) ;
  • la double contrainte de temps, liée à (i) la nécessité de concilier le processus évaluatif avec les autres instances ou diligences de la structure chargée de l’Évaluation au sein de la Commission et (ii) la courte période généralement prévue pour le processus évaluatif.

Le risque d’une faible crédibilité des résultats et des conclusions de l’évaluation Interne Indépendante devrait pouvoir être atténué par la qualité et la rigueur méthodologique de l’évaluation et le respect des principes déontologiques adoptés qui encadrent l’activité d’évaluation en général et la gestion des rapports entre évaluateurs et commanditaires en particulier (principes de distanciation, de transparence et de responsabilité). Quant à la contrainte de temps, elle devrait être réduite à travers une programmation anticipée et adéquate de l’évaluation, en rapport avec le délai maximum envisagé pour assurer la disponibilité et l’exploitation des résultats de l’évaluation.

Les évaluations externes présentent les deux principaux risques ou contraintes suivants :

  • le risque courant d’une influence du Partenaire Technique et Financier (PTF) ou du Maître d’Ouvrage (ici la Commission) sur le Consultant, si ce dernier n’assure pas une gestion rigoureuse des règles déontologiques régissant son mandat d’évaluateur et si le Maître d’Ouvrage n’assure pas pleinement ses responsabilités dans le processus d’évaluation conjointe ;
  • la contrainte d’une faible capacité de mobilisation de Consultants en évaluation de politiques publiques au terme du processus de recrutement, en raison notamment du constat de la faible disponibilité d’expertises avérées au sein de l’Union et des délais de soumission souvent accordés.

L’adoption et la mise en œuvre du présent manuel d’évaluation contribueront à réduire ou atténuer le risque d’influence du Partenaire Technique et Financier. Quant à la contrainte d’une faible capacité de mobilisation d’expertises avérées en évaluation dans les délais requis, elle encourage à la mise en place effective d’un Registre spécifique de Consultants Évaluateurs (RCE), sur la base d’une capitalisation des initiatives engagées en 2017 par l’ex-Cellule d’Évaluation.