Soumis par reza le May 18

1.3.3. La représentation des femmes dans la gouvernance et les administrations publiques

La participation politique des femmes a connu une percée au niveau de leur représentation parlementaire. Au niveau mondial, la moyenne qui se situe aujourd’hui à 23,6%, avait augmenté de 8 points entre 1998 et 2008 alors que l’augmentation n’avait été que d’un point entre 1975 et 1995. La moyenne de la représentation des femmes dans les Parlements en Afrique subsaharienne est de 28,1%, le plus faible taux est de 5,6% pour le Nigéria et le plus élevé de 61,3% au Rwanda qui arrive le premier au classement mondial. Ces progrès sont attribuables en grande partie à l’adoption de quotas et d’autres mesures spéciales temporaires par 95 pays dont 22 pays africains (voir le tableau 2a en annexe).

Dans l’espace UEMOA, le Sénégal a voté une loi sur la parité (2010), le Togo a institué la parité dans son code électoral (2013), le Burkina Faso dispose d’une loi sur les quotas, le Niger a adopté une loi sur les quotas à hauteur de 15% pour les fonctions électives et de 25% pour les fonctions nominatives. Le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau et le Mali ne disposent pas de loi dans ce sens.

Le niveau de représentation global des femmes dans l’espace UEMOA qui est de 16,06% reste nettement meilleur à celui des autres États membres de la CEDEAO qui sont à 11,33%, donnant une moyenne régionale de 13,94%, loin de l’objectif de 30% de représentation recherchée selon les normes internationales (voir les tableaux 2a et 2b en annexe).

Le Sénégal, grâce à l’application de sa loi sur la parité, se hisse au 7ème rang du classement mondial avec un taux de représentation qui est passé de 22,7% en 2011 à 42,7% en 2012. Ce pays se classe tout juste après la Suède et avant l’Afrique du Sud. La Guinée-Bissau, le Niger et le Togo ont des taux de représentation compris entre 13,3% à 17,6% alors que le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Mali ont des taux qui sont respectivament de 7,2%, 9,4%, 9,2% et 8,8%. Le cas du Sénégal démontre que, lorsque des mesures sont prises, les écarts peuvent être considérablement réduits. 

Pour ce qui a trait à la représentation des femmes dans les Gouvernements, la proportion de femmes occupant la fonction de Ministre varie de 11% (Bénin) à 19,44% (Sénégal) (voir le tableau 2c en annexe). 

La représentation des femmes et des hommes dans les administrations publiques des États membres révèle également des disparités. Selon les données les plus récentes disponibles (2013), le taux de représentation des femmes dans l’ensemble des effectifs de la Fonction publique pour le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Mali se situe entre 30 et 33% alors qu’il n’est que de 18,9% pour le Togo. De façon générale, les Fonctions publiques des États membres de l’Union sont caractérisées par un taux de représentation des femmes dans les effectifs généraux relativement faible. Les femmes sont souvent cantonnées dans les échelons inférieurs et sont concentrées dans les secteurs à vocation sociale (santé, éducation, action sociale). Aussi, les réformes entreprises par les États membres doivent relever le défi d’une représentation plus équilibrée des femmes et des hommes dans les postes de conception et de responsabilité tout en veillant à assurer la relève par le recrutement des jeunes filles et garçons. Il y va de l’amélioration de la performance organisationnelle des administrations publiques de l’Union qui doivent gagner en efficience et en efficacité tout en représentant équitablement les populations qu’elles servent.