Soumis par reza le May 18

1.3.4. Les disparités de Genre au niveau de l’éducation et de l’alphabétisation

Selon le rapport mondial de suivi des OMD, l’Afrique a fait un bond spectaculaire en matière de scolarisation dans la poursuite de l’objectif de scolarisation au primaire à hauteur de 95%. Dans l’espace UEMOA, c’est le Sénégal qui a atteint le niveau le plus élevé de réalisation de l’OMD n°2 (Assurer l’éducation primaire pour tous) se situant à plus de 80% (selon le Rapport OMD 2015). Le Bénin et le Togo se démarquent avec un taux net de scolarisation au primaire de 87,5% et de 82,2% pour les filles, et de 92,8% et de 83,9% pour les garçons. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger se situent à un niveau de moins 80% de la cible fixée par les OMD. En revanche, les efforts déployés ont été appréciables. Le Burkina Faso a augmenté son taux de 40% entre 1991 et 2012 avec une progression de 25,3% à 64,5%. Pour la même période, le Niger a enregistré une augmentation de 24,3% à 65,7% au niveau du taux de scolarisation au primaire.

Selon les données de l’UEMOA, les femmes représentaient 29% des effectifs étudiants pour l’année 2009-2010. Par ailleurs, il apparaît que la répartition des effectifs selon le genre et selon les domaines est très marquée. Alors que le taux de représentation des femmes dans les filières scientifiques oscille autour de 20% dans les filières scientifiques, il se situe autour de 80% dans les filières de gestion, de services aux personnes et de journalisme. Cette répartition détermine la représentativité ultérieure selon les secteurs dans le marché de l’emploi. 

Globalement, pour ce qui a trait à l’alphabétisation des adultes (adultes de plus de 15 ans), les 15 pays de l’Afrique de l’Ouest se situent parmi les moins bien classés au niveau mondial, avec des taux en-deçà  de 50% pour l’Afrique subsaharienne. Alors que les taux d’alphabétisation des adultes pour le Bénin, le Burkina Faso et le Niger sont inférieurs à 30%, le taux d’alphabétisation des femmes est encore plus faible, respectivement à 18%, 22% et 15%. Quatre pays de l’Union ont des taux se situant entre 50 et 60% (Sénégal, Guinée-Bissau, Côte d’Ivoire et Togo).

En revanche, le taux d’alphabétisation des femmes pour la tranche des 15 à 24 ans se situe à plus de 50% dans quatre pays de l’UEMOA, à savoir le Togo  (72,7%), la Guinée-Bissau (67,2%), la Côte d’Ivoire (62,7%) et le Sénégal (56,2%). Le Burkina Faso a un taux de 33,1% et le Bénin se situe à 30,8%. Le Niger accuse un réel retard avec un taux de 23,2% (voir le tableau 3 en annexe).

L’éducation et l’alphabétisation représentent de grands défis pour le développement du capital humain au sein de l’Union. L’égalité d’accès des filles et des garçons à l’éducation se heurte à des contraintes majeures. Les filles et les garçons issus de milieux défavorisés ou vivant en zones rurales ont plus de chances d’être exclus de l’éducation surtout au cycle secondaire. Ce phénomène est plus accentué chez les filles, en raison des pesanteurs socioculturelles, des représentations sexistes des rôles des filles et des garçons dans la société. Cela se traduit souvent par des (mariages précoces, etc.), des taux de fécondité élevés chez les adolescentes et le travail des enfants au profit de leur famille en situation de pauvreté. L’accès des garçons à l’éducation se trouve également limité particulièrement dans les zones à conflits ou post-conflits où ils sont appelés à devenir des enfants soldats (Mali, Côte d’Ivoire).

En dépit des progrès réalisés en matière d’éducation dans l’espace UEMOA, beaucoup d’efforts restent à déployer pour assurer la qualité de l’éducation, augmenter le taux d’achèvement du cycle primaire des élèves, notamment des filles, et assurer leur passage au cycle secondaire pour atteindre un niveau qualifiant de formation qui soit en adéquation avec les besoins pour l’accélération de la croissance économique et le développement humain.